Plusieurs personnes prennent leur retraite plus tôt qu’elles le souhaitent et se retrouvent coincées à la maison. Au 4e trimestre de 2021, on note que près de 56,1 % les personnes de 55 à 64 ans continuaient toujours de travailler. Cependant, la situation des seniors n’est pas des plus reluisantes. La majorité d’entre eux éprouvent de grandes difficultés à maintenir leur emploi ou à trouver un nouveau travail. Un état des lieux sur ce phénomène s’impose.
Bien qu’il n’existe pas encore une définition officielle du terme « senior », celui-ci signifie « plus âgé » que les autres en latin. Mais par rapport à qui ? La législation française n’est pas encore fixée sur l’âge qui détermine le statut ‘’senior’. Cela rend les critères d’accès à cette catégorie d’âge compliqués, voire flous.
Selon l’INSEE, la catégorie senior prend en compte les 50 ans et plus. La raison en est que l’Institut considère qu’en comparaison aux autres catégories, c’est précisément à partir de 50 ans que les personnes rencontrent d’énormes difficultés à maintenir ou à accéder à un emploi. Les conditions d’accès ou de réinsertion professionnelle leur sont de moins en moins avantageuses.
Le Pôle emploi, fixe, quant à lui, le seuil à 55 ans. C’est là que peut intervenir la problématique de l’emploi des personnes âgées. En effet, certains dispositifs conçus pour les seniors ne leur sont ouverts qu’à partir de 45 ans. D’autres sont accessibles à partir de 50, voire 57 ans. C’est le cas du CDD senior qui ne s’adresse qu’aux plus de 57 ans.
En considérant les statistiques de 2021 de la Direction générale du Trésor, 16,8 % des Français actifs étaient des personnes de 55 à 64 ans au 3e trimestre de la même année. La publication en avril 2022 d’un rapport par la Dares a permis d’avoir une idée du taux d’emploi des 55-64 ans. Celui-ci était de 56 %. Cette moyenne est cependant en baisse drastique après 60 ans, car de 75,1 % pour les 55-59 ans, il fond totalement à 35,5 % pour les 60-64 ans.
Cette régression traduit bien une réalité en dépit donc des réformes de retraite successivement intervenues pour faire reculer l’âge légal de départ à la retraite. Ces réformes n’ont eu aucun effet sur les départs précoces, car ces travailleurs font face à de multiples difficultés, à savoir :
Il convient de souligner que l’emploi des seniors subit une progression des plus intéressantes dans l’Hexagone. Malgré cela, on continue de connaître les plus bas taux d’emploi de seniors dans le classement des pays de l’Union européenne. En 2020, la moyenne dans l’UE était de 59,6 % alors que le taux d’emploi en France se situait à 53,8 %.
Selon l’INSEE, une personne sur trois, aura 60 ans et plus d'ici 2050 en France. Cela signifie que la population française sera de plus en plus vieillissante dans les années à venir. Le taux de chômage connaîtra de l’ampleur au fur et à mesure que les personnes âgées prendront de l’âge. Chez les 50-54 ans, il est de 5,2 %, chez les 55-60 ans, il passe à 6 %. Par contre, chez les 60-64 ans, il augmente de 0,9 %.
Les raisons de ce taux de chômage sans cesse grandissant sont diverses, mais les principales sont :
En effet, les recruteurs estiment qu’il est plus difficile d’employer un senior plutôt qu’un jeune parce que :
Ce n’est pourtant pas la volonté de toujours être actif qui manque chez les seniors. Les chiffres (Chiffres : Baromètre « L’accès à l’emploi et les seniors » — À Compétence Égale — 2018) prouvent favorablement leur flexibilité, car :
Face à ces difficultés avérées, ce sont les employeurs eux-mêmes qui prennent l’initiative de rompre le contrat de travail des cadres seniors plus tôt que prévu. Conséquences, ils vivent mal leur emploi perdu et acceptent difficilement de faire des concessions dans leur recherche d’emploi.
Plus du tiers des seniors sans emploi refusent d’envisager l’idée de suivre une formation pour mieux se réorienter. Ils préfèrent attendre de trouver un emploi qui satisfaisait leurs attentes (localisation, rémunération, métier, niveau de responsabilité).
En sus de cette volonté affirmée des seniors, il faut noter que les nombreuses années de travail à leur actif sont leur plus grand atout. Elles leur ont permis de se constituer une expérience nécessaire au développement des petites et grandes entreprises. Ils ont acquis de la sagesse et de l’expertise, sont autonomes et savent prendre du recul. Ils sauront s’appuyer sur leurs échecs passés pour transmettre leur savoir à la nouvelle génération.
C'est des atouts considérables que les entreprises désirent exploiter. Pour mettre ce potentiel des seniors au profil des entreprises, des plateformes ont spécialement été créées et visent à faciliter leur recrutement.
Les grandes structures souhaitent une certaine harmonisation de leur pyramide d’âges et recherchent des candidats expérimentés, mais autonomes. Quant aux PME, elles affectionnent particulièrement les profils seniors pour des travaux ponctuels, pour un remplacement ou pour intervenir quelques jours de la semaine. De rares profils difficiles à employer sur les sites de recrutement généralistes.
Pour tout senior qui souhaite encore être actif, il est impératif de bien s’y préparer pour facilement faire face à ces difficultés d’emploi !
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